(syuzanna) child of the storm.

YOU ATTACK ONE OF US, YOU ATTACK ALL OF US — princesse adorée, gamine à qui on donnera tout, Syuzanna est bien née. Elle a à ses côtés une fratrie qui veille et la façonne autant que ses parents. Fratrie soudée, élevée dans une compétitivité saine. Ou presque. Besoin pressant de toujours faire mieux, d'être la meilleure. Elle étouffe sous leurs ombres de géants sans jamais pourtant éprouver la moindre jalousie. A chacun ses privilèges, ses instants de gloire. Evgeni comme seconde figure paternelle, Artem qu'elle idéalise et qui la fait grandir, Maksym qui la protège, connaît tous ses secrets et Ilia, son double toujours près d'elle. C’est l’amour qu’elle leur porte qui la consume et finira par la détruire. Et puis il y a cette famille étendue. La découverte d’un monde entier qui cohabite. Elle apprend de tous Syuzanna, avide de savoirs magiques et moldus. Elle passe du temps auprès des Dumbledore. Ariana comme cette sœur qu’on lui a toujours refusée. Abelforth plus en retrait, mais Abel qu’elle aime pour sa sincérité. Et Albus. Albus avec qui elle peut refaire le monde. Albus et sa magie, son amour de la politique. Syuzanna le sait. Elle est prête à tous les sacrifices pour cette famille qu'elle aime plus que de raison.

LOVE IS FOR CHILDREN — Le premier amour c’est celui qui compte. Elle rêvait de contes de fées Syuzanna, comme toutes les jeunes filles de son âge. Alors quand il s’est intéressé à elle il n’a pas fallu longtemps pour qu’elle tombe dans ses bras. Dolohov adulé qui n’avait d’yeux que pour elle. Relation saupoudrée de mensonges et de belles paroles. Elle lui passe ses excès de colère et en oublie presque leurs différences. Mais elle n’est plus la gamine un peu naïve qui arpentait les couloirs de Koldovstoretz. Elle a grandi la Grishakova. Les yeux grands ouverts sur le monde et ses dysfonctionnements. La vérité désormais sous les yeux. La haine qu’elle lit dans ses yeux finalement trop difficile à ignorer. Elle se détourne, le cœur brisé par sa propre décision et les mots de celui qu’elle avait aimé durant toutes ces années. Un amour de jeunesse. Une leçon apprise dans les larmes.

BUT LOVE IS HOPE IN ITS PUREST FORM — Le second amour doit durer toujours. Pyotr d’abord ami, puis amant et enfin époux. L’idylle parfaite. Elle ose y croire à nouveau. Elle laisse le Dmitriyev conquérir son cœur et endort le Dolohov pour un temps. Avec Pyotr, elle entrevoit enfin un avenir. Elle ose regarder le futur. Les alliances arrangées de toutes pièces par leurs familles sont une bénédiction. Une évidence. Et quand leur petite fille vient au monde, le bonheur ne peut être plus total. Lada les complète. Elle n’oubliera jamais la fierté dans les yeux de Pyotr. Elle n'oubliera jamais la douleur suivie de l’extase. Elle aurait aimé passer sa vie sous le nom de Syuzanna Dmitriyeva. Elle aurait aimé mettre au monde d’autres enfants, donner à Pyotr un fils. Des rêves brisés. On lui a arraché cette vie parfaite. Privée de bonheur, Syuzanna erre dans les ténèbres, entourée de fantômes.

ANGER WAS BETTER THAN TEARS, BETTER THAN GRIEF, BETTER THAN GUILT — quelque chose se brise quand la mort frappe pour la première fois, emportant avec elle sa douce cousine. Figure féminine qui lui manque terriblement. Blessure béante qui ne se refermera jamais. Elle découvre pour la première fois que personne n'est immortel. Et comme une malédiction, la mort continue de frapper à sa porte, emportant un à un des morceaux de son cœur. Rien ni personne ne l’avait préparé à affronter la mort de si près. La nouvelle la frappe finalement en plein cœur, lui arrache un cri glaçant. Elle se souvient à peine d’avoir frappé la poitrine d’Artem, de l’avoir traité de menteur. Elle a nié pendant de longues minutes avant de craquer et de s’effondrer. La perte trop douloureuse à affronter, son esprit blessé. Il a fallu lui administrer une potion de sommeil afin de la calmer. Sveta, Ilia, Pyotr, Grigori et les autres Raspoutine, les Romanov. La liste s’allonge chaque jour un peu plus. Si elle se relève, c’est seulement grâce à ses frères. Maksym qui veille jour et nuit sur elle. Artem qui lui tend la main.

DARKNESS CAN’T BE BEATEN — c’est Albus qui lui a présenté Grindelwald. Albus qui la poussé vers les idées folles du sorcier à l’ambition infinie. Elle a cru au bienfondé de ses idées jusqu’à ce que le masque de Gellert tombe et qu’il aille trop loin. Elle ne peut pas adhérer à ce mouvement trop radical, elle qui croit encore en l’être humain. Et pourtant... le venin s’insinue à nouveau dans ses veines. Après toutes ces années, après les pertes et le chagrin, la souffrance qui n’en finit plus... elle se perd Syuzanna. Volontiers séduite par le mouvement qui met les sorciers et sorcières au centre. Piédestal qui lui conviendrait. Princesse qui s’imagine reine. Elle a le monde magique chevillé au corps. La politique familiale qui l’empêche parfois de respirer. Les idées anti-moldus devenues séduisantes. Il suffirait d’un pas. Et pourtant elle s’abstient Syuzanna. Seulement retenue par la radicalisation qui veut éliminer les plus faibles. Cette idée de pureté qui n'a aucun sens. Fil de soie fragile. Il suffirait d’un rien pour qu’elle sombre dans les ténèbres.