lose yourself (yera)

histoire Yera est une sorcière au parcours unique. Scarifiée par l’absence de parents, d’une famille inadaptée. Et puis la danse est apparue dans sa vie et a tout renversé. Ses convictions, ses incertitudes aussi. Elle ne s’est alors jamais détournée de l’évidence. Renfermée et méfiante, c’est par son art que tout s’articule : elle y exprime une humanité qu’il lui est impossible d’assumer, une sensualité charnière de son être, une sensibilité refoulée. Mais tous les autres pans de sa vie en subissent : elle repousse tout lien qui s’attarde et tout ce qui lui laisse un goût de médiocrité. * Elle aime l'intensité, ce qui survole la banalité du réel et ce, sur tous les plans de sa vie. Incapable de travailler sans passion, d'aimer sans obsession, d'haïr sans profondeur. Elle ne fait jamais les choses à moitié et termine tout ce qu'elle entreprend. * L’enfant du diable. C’est ainsi qu’on l’aurait surnommé si ses aînés n’avaient pas tué dans l’oeuf tout chuchotement sur leur protégée. Parce que Yera ne pleure pas la nuit, elle crie. Un cri qui déchire la torpeur du sommeil, qui ébranle le calme apparent de la maisonnée. Seuls des bras réconfortants semblent l’apaiser, or ceci se font progressivement rares parce que l’enfant fatigue. L’enfant exaspère. C’est pourquoi on lui attribue une nourrice et encore une autre, jusqu’à tomber sur la perle rare : Nana. * Nana l’inespérée. Nana est ce qui se rapproche au plus près d’une marraine. C’est une femme des plus aimantes, aux petits soins pour les autres. Mais c’est aussi une cachotière qui garde un lourd secret : Nana est une sorcière. Son dernier époux est humain, de même pour ses enfants. Elle en serait presque devenue humaine à son tour. Elle a pris Yera sous sa coupe, lui a appris tout ce qu’il fallait savoir sur ses pouvoirs, la vie magique etc. Elle est finalement bien plus qu’une marraine. Une mère à l’amour réciproque indéfectible. Alors à sa perte, Yera sombre. * Au sein de sa famille d’adoption,  les Carnim, c’est le talent pour la danse qui redore son blason au sein de la famille. Là où n’est que retranchement, elle scintille de toute part sur scène. Elle monte les échelons avec une simplicité étonnante, non sans obstacles. Et même à l’éclosion de son don, son talent n’en demeure pas moins. Bien au contraire, il prend de la maturité, de la force. Sa magie (quoique cachée) renforce l’amplitude à ses gestes, inspire sa silhouette. La danse est le seul domaine qui ne cesse de la surprendre sans l’abandonner ni la décevoir. * Car malgré les bribes de vérité qu’elle tient sur ses parents biologiques, Yera se sent abandonnée de tous. De ses géniteurs, sa famille, Nana aussi. D’une manière ou d’une autre, ils l’ont tous laissée tomber. Elle tient aucune rancoeur à leur égard, hormis ceux qui ont lâchement échoué à faire d’elle leur véritable fille. Eux, elle ne veut plus jamais en entendre parler * Elle ne boit de l'alcool que rarement mais toujours en grande quantité — ce sont les seuls moments où elle se sent libre en dehors de la scène. Elle y trouve un côté enfantin qui lui manque, qui lui a fait défaut mais veille à chaque fois de se trouver en lieu sûr : non pas de dangers mais de yeux et d'oreilles curieux. * Elle est habituée à ne pas être appréciée. Depuis toute sa naissance où elle quémandait beaucoup de soin, sa jeunesse où tantôt on la trouvait trop renfermée et bizarre tantôt bien trop talentueuse. Au fil du temps, elle a nourri cet aspect de sa personnalité et à force d'en jouer a fini par tomber dedans. Cela étant dit, Yera a un véritable sens de l'humour, sait se montrer taquine. Mais elle passe toujours par des détours, ne sait plus tellement agir en société.