still don't know my name (gellert)

still don't know my name.

--- I took your heart, I did things to you Only lovers would do in the dark. Made you a God, Pre-spokes and pre-shows Will tell me what I did wrong. But hey -- What do I say To make me exist? stranger Still don't know my name. ●●

Le plafond voûté du dortoir est parsemé d’étoiles. Ciel factice qui disparaitra une fois le matin venu et qui, pour l’occasion, octroie à Vasili une occupation visuelle. Autour de lui, les draps se froissent contre les corps qui se meuvent, frémissent à la lueur des sortilèges, et le chœur des respirations profondes le berce. Ses paupières frémissent, et ses lèvres se déforment en un bâillement discret. Ne sait pas depuis combien de temps il attend, fébrile, dans son propre lit, le corps guindé d’un uniforme dans lequel il semble étouffer. Lorsque minuit sonne, Vasili s’empare du drap qui le recouvre, et le rabat sur le côté d’un geste rapide du bras. Lèvres scellées, et yeux vaquant d’un matelas à un autre afin de s’assurer du sommeil environnant, le garçon pivote et ses pieds rejoignent le plancher froid. Des frissons narguent tout d’abord ses orteils, remontent le long de ses mollets jusqu’à la naissance de ses cuisses. Il frémit, mais se lève. Sur la pointe des pieds, il s’empare silencieusement de son manteau, dont il se revêt, passe l’encadrement de la porte avant de disparaître dans les ténèbres de l’établissement.    

On dit que c’est sous la lueur de la lune que le Kiraly Club se développe, et prend son envol. Que c’est en plein cœur de la nuit que les histoires contées prennent vie. Envol risqué, c’est ce que Vasili a tout d’abord pensé, suspicieux à l’idée de baguenauder en compagnie d’autres garçons, faisant fi du règlement proscrivant fermement les déambulations nocturnes, la nuque tendue sous le moindre couperet professoral. Aucun professeur, ou surveillant, n’est toutefois intervenu jusque-là. Accord probablement tacite de ne pas s’immiscer au sein du groupe, et d’en fissurer les grandes aspirations en attribuant des punitions adaptées. Pour la première fois, Vasili considère un privilège qu’il a sur les autres élèves ; du moins, ceux qui n’appartiennent pas à cette élite que le Kiraly Club refaçonne. N’a pas à s’en plaindre, puisqu’il rejoint ses pairs avec un engouement visible, l’écho de ses pas ricochant contre les murs épais de Durmstrang. L’impression de puissance sillonne ses chairs, se glisse dans la débâcle de ses veines.

Emmitouflé dans son manteau, Vasili s’immobilise devant le dortoir de Gellert. Il n’attend qu’une minute ou deux, avant de voir son acolyte s’extirper de son antre. D’un mouvement de menton, lèvres frémissant en un sourire ravalé, le garçon salue le nouvel arrivant, avant de se remettre en marche, d’une démarche similaire à celle de Grindelwald. « I will miss these nights out, confie-t-il simplement, en songeant à la fin de l’année scolaire ; la dernière en ce qui le concerne, I don’t think proper adults get to enjoy themselves as much as we usually do. » Taquin, il enfonce son coude dans les côtes de Gellert. Reprend son sérieux en se redressant, les mains toujours enfoncées dans les poches de son manteau. Une fois aux abords du portrait de Harfang Munter, alors assoupi, Vasili agite le bout de sa baguette. Le portrait glisse sur le côté, dévoilant un passage secret, voûté et creusé dans la pierre. Vasili s’enfonce dans le couloir assombri, et il leur faut une poignée de secondes avant d’atteindre la pièce qui fait office de quartier général pour le Kiraly Club. Aussitôt, le garçon se débarrasse de son manteau, toujours appréciatif des bibliothèques fardées d’ouvrages, des flammes bleues crépitant dans la cheminée, et de l’entourage devenu familier. Du coin de l’œil, il lorgne le profil de Gellert. « I don’t feel like talking to anyone without having a drink first, declare-t-il, entendu, en désignant le bar d’un geste de la main. Il depose son manteau sur le dossier d’un fauteuil. Would you care to join me? »

@gellert grindelwald

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Il avait passé la soirée à lire, avec pour seul bruit de fond, le feu qui crépitait dans la cheminée de cette vieille salle de cours désaffectée découverte au hasard d'une virée nocturne; une de celles que le règlement proscrivait de façon claire et sans appel. Dans les entrailles de la dame des Balkans, les rayonnages de cette bibliothèque pour seuls témoins, il s'ennivre de ces connaissances infinies, avide de s'en repaître jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ne plus discerner les mots sur ces pages qu'il ne se lasse jamais de feuilleter. Depuis aussi loin que sa mémoire voulait bien remonter, il avait toujours considéré les livres, le savoir, comme un îlot de tranquillité dans la mer déchaînée de quotidiens ternes et mornes. Ce refuge, il l'avait fait sien, trouvant dans la compagnie sereine des pages noircies de ces secrets ancestraux, un écho à l'esprit maternel, qu'il s'était imaginé comme curieux de tout. Etait-ce un lointain souvenir, ou une construction de l'enfant privé de la présence rassurante de la génitrice ?
Plongé dans un chapitre fascinant sur les magies sud-américaines, il n’a pas vu les minutes s’égrener, s’étirer et devenir heures, depuis qu’il a quitté ses semblables dans le grand réfectoire après un dîner léger.
Il s’était soustrait des propositions de ces parties de cartes, futiles à ses yeux encore mal habitués aux spectacles mondains et exercices sociaux. Il a pourtant l’aise et le charisme d’un animal politique, mais le goût de la compagnie humaine, s’il n’est pas absent totalement, est encore mal affiné.

L’horloge, qui vient de sonner onze heures le tire de sa lecture. Il n’a qu’une demi-heure pour retourner dans le dortoir, laisser ses nouvelles découvertes de la soirée et repartir pour l’un de ces rendez-vous dont les rumeurs se murmurent entre les pupitres de cours. On chuchote les choses les plus folles sur ces réunions nocturnes, que l’on ne peut rejoindre que sur invitation ; certains envieux préfèrent penser qu’elles n’existent pas, ou qu’elles sont le fruits d’imaginaires en mal d’attention. Il n’a jamais prêté l’oreille à ces rumeurs, qui courent sur le Kiraly Club, parce qu’il a vite compris le pouvoir du mystère. Les escaliers gravis, il pousse la porte de ce dortoir qu’il repassera encore en sens inverse quelques moments plus tard. De l’autre côté, Vasili l’attend déjà, rituel tacite dont ils ont pris l’habitude. Le feu et la glace. Il n’aurait pas cru que l’entente serait au rendez-vous, et pourtant, il s’est instauré presque immédiatement, une étrange confiance entre les deux étudiants. – those evenings won't feel the same when you're gone... admet-il en réponse à l’aveu de son comparse venu du froid. L’espace d’un instant, le regard se promène sur la silhouette taillée à la serpe, il s’attarde sur la musculature, devinée seulement à travers le manteau, quoi que bien souvent effleurée du bout des doigts, la peau délicate d’un torse imberbe. – No I don't suppose they do. But we can do differently, when our time comes. Désinvolture dans la voix, peut-être teintée aussi d'une supplique informulée. Ils arrivent au lieu de rendez-vous, les premiers, comme presque à chaque fois et ils s’offrent le privilège des leaders. – Certainly. Malt, as usual?

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« Certainly. Malt, as usual? » Vasili acquiesce, un silence accompli lui barrant la langue, s’octroyant le soin de les servir. D’un geste, il tend l’un des verres à Gellert, conservant le sien dans le creux de sa paume. Il se permet, comme à son habitude, de graviter dans les environs de Gellert. Tanguant d’un côté à un autre, les doigts enroulés autour de son verre, son regard curieux toisant le profil aquilin de son compagnon. Les autres membres du Kiraly Club ne tarderont pas à les rejoindre, et viendront fracasser rires et conversations autant contre les murs, que sur le revers de ses tympans. En l’occurrence, la présence de Gellert – unique, et appréciée plus qu’il n’ait l’audace de l’admettre – lui insuffle une certaine contenance avant que la vague d’individus ne les submerge. Il baisse les yeux, contemple le whisky qui, d’un bord à l’autre, glisse le long des parois de son verre. L’odeur lui cisaille les narines. Il relève les yeux vers Gellert, tente d’aligner les regards avant de lever son verre, d’acquiescer, et de l’avaler d’une gorgée. « Blyad, jure-t-il, l’intonation raclant contre sa gorge tendue, tandis qu’une grimace fissure brièvement son faciès d’argile. »

Vasili relève les yeux, et gratifie son compagnon d’une œillade appuyée. Pris d’un brusque élan inspiré, certainement alimenté par l’alcool cajolant le creux de son estomac vide, l’index pincé contre le verre se déplie, désormais pointé vers la trogne de Gellert. « You said that those evenings won't feel the same when I’m gone – feeling a bit sentimental tonight?, demande-t-il, l’innocence en figure de proue, alors qu’un rictus vient paradoxalement faire frémir ses lèvres pincées, le sourcil arqué en d’autres interrogations qu’il n’a pas cœur à énoncer. Il se penche en avant, le buste venant frôler celui de Gellert, afin de lui assurer du bout des lèvres, l’œil brillant d’une malice évidente : I won’t tell anyone. » Plus taquin qu’il ne l’est habituellement (lui dont le sérieux n’a d’égal que son silence pieux), Vasili se redresse, son verre allant rejoindre les autres sur le bar. Il en revient à Gellert, alors que la porte grince dans ses gongs, des chuchotements empressés précédant l’arrivée imminente de leurs comparses.

Quelques secondes, une poignée probablement, durant lesquelles il s’imprègne de ces yeux de givre qui le regardent en retour ; d’un corps deviné, car maintes fois découvert, énonçant sans nul doute l’échéance prochaine de son adolescence ; les nerfs sillonnant ses chairs se souviennent des muscles appréciés sous la pulpe de ses doigts, sans s’affubler de l’ambition de faire de cette relation ce qu’elle n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais. Pour autant, à présent que le chemin qui se déroule sous ses pieds le mène à un avenir à propos duquel il n’a mot dire, c’est déjà avec nostalgie qu’il considère la silhouette longiligne qui grignote ses environs. « I’ll be honest with you, Gellert. » Son regard accueille les nouveaux venus, alors que son souffle dévore ses propos, la voix basse venant étreindre le duo d’une enveloppe intime. « I think..I really think, you are one of a kind. I don’t understand why you’re spending so much time here, with us pedantic boys. » Vasili renifle, hochant la tête afin de saluer ceux qui s’avancent désormais vers le bar. De nouveau, son regard s’aligne sur celui de Gellert, cherchant une réponse immédiate à sa question sous-jacente. « Are you inspired by this bunch of bullies? is it what this is about? or maybe something more spiritual- belonging? Do you belong here? »

@gellert grindelwald

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Le Malt électrise ses papilles, une délicieuse sensation de chaleur l'accompagne et se répand dans ses veines, courant sous le derme. Peut-être, la présence de Vasili, le comparse aux traits sculptés dans l'argile, contribue-t-il aussi à faire s'enflammer ses sens, lui mettre les nerfs à fleur de peau. Il déglutit, laissant l'ambre continuer son oeuvre, abaisser les barrières qu'il a pu s'ériger durant les années de cette pré-adolescence placée sous le signe de la méfiance et une certaine forme de suffisance. Pourtant, l'aura et la force tranquille qui se dégage du sorcier aux cheveux d'or a su, justement par cette froideur composée, flegme si typique des contrées du nord, endormir sa méfiance naturelle. Ils sont les premiers arrivés, comme souvent, rituel tacite qui n'appartient qu'à eux, être les hôtes de ces petites assemblées qu'ils dominent sans peine, à quelques exceptions près. Il ne sait pas ce qui le prend, mais c'est trop tard, il entend les mots sortir de sa bouche, aveu qu'il n'aurait pas forcément fait dans un cadre plus banal, celui des journées chargées de l'institut. Ces mots ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd, et la remarque ne tarde pas, accompagnée de ce rictus à la fois malicieux et effronté que, curieusement, il accueille avec amusement. - I guess I deserved that one.. réplique-t-il sans se laisser démonter.

Ces quelques minutes, d'une connivence teintée de séduction, sont la continuité d'un jeu qui s'est instauré il y a déjà quelques temps. Il ne saurait dire précisément quand, mais l'oeil s'est aiguisé à la ciselure fine des corps masculins, et la tourmente le grignote lentement mais sûrement, au fond des entrailles ébouillantées de ce désir autrefois inconnu, insoupçonné. I won't tell anyone.. la malice à peine masquée, et cette espèce d'indécence dans le fond des yeux, il ne peut pas ne pas la remarquer, et à son tour, il s'y adonne, à ce duel enflammé. - I would expect as much.. susurre-t-il à l'oreille de l'aîné, plantant son regard voilé de cette lubricité qui a toujours flotté entre eux dans les prunelles d'acier.

L'arrivée des autres membres de leur cercle atténue quelque peu l'intensité du moment, mais il ne compte pas pour autant renoncer à cette joute, même si sa fierté l'empêche de céder le premiers à ces instincts qui le travaillent et lui chatouillent le creux des reins de cette fièvre exquise qui ne demande qu'à être débridée. Il pose lui aussi son verre, l'enfant de ce peuple impétueux, magyar dans tout son être, sans accorder un regard à ses pairs. - I didn't take you for the sweet talker type... taquine-t-il de plus belle. - But if we're in the confessions kind of mood, I'll admit. i'm chanelling their sense of self importance. Admet-il à mi voix, détachant finalement son regard de son comparse pour balayer le petit groupe qui vient d'entrer. Tous des fils de familles éminentes, destinés à relayer leurs pères dans les positions de pouvoir. - It is such a powerful fuel...that and, Hunger... Poursuit-il sans toutefois préciser, laissant le soin à Vassili de lire entre les lignes.