Il fait un froid glacial à MOSCOU en ce mois de FÉVRIER 1923. Préparez les manteaux de fourrures et les ouchankas, car la température ne dépassera pas -4 degrés celsius. Une forte couche de neige est attendue sur la capitale russe, qui ne fondra sûrement pas avant le printemps. Attention au VERGLAS, ainsi qu'au brouillard la nuit.
intrigue 2 Moscou, 3 février 1923.Dans les méandres des catacombes de Moscou, le monde magique s’agite. Le mouvement est en marche et ses leaders mettent tout en œuvre pour que la réunion secrète se déroule sous les meilleurs auspices. La Défense Magique est prête à se mettre en avant et à dévoiler ses premiers plans. Menée par la famille Dmitriyev, assistée par ses alliés les Grishakov, le mouvement s'installe dans les galeries souterraines sous le monastère des quartiers ouest. le rp commun
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 family portrait (gellert)

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Renáta Grindelwald
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âge et labeur : vingt-sept ans | infirmière à l'hôpital sorcier de moscou, octroyant quelques heures de son temps au théâtre du bolshoi où elle officie en tant que guichetière.
myocarde : tranquille, puisque libre de la moindre responsabilité.
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MessageSujet: family portrait (gellert)   family portrait (gellert) EmptyMer 11 Aoû - 19:04 


family portrait.

--- Never knowing what love could be, Well I've seen. I don't want love to destroy me like it has done my family. Can we work it out? Can we be a family? I promise I'll be better, I'll do anything. Can we work it out? Can we be a family? ●● ethereal (icons)


You’re fine – just breathe. Cependant, jamais telle injonction n’a semblé si trompeuse. Autour d’elle, individus savourent café, thé et pâtisseries, sans se douter (ou se préoccuper) du trouble agitant Renáta sous la lueur scintillante du chandelier. La sorcière gigote sur la banquette rouge, ses doigts glissant sur le velours. Son regard clair darde les portes d’entrée en verre, lui rappelant les bistrots parisiens qu’elle a parfois fréquentés en compagnie de Regina, quelques années auparavant. Aussitôt, elle se souvient de la chaleur de l’été, pensée qui la réconforte lorsque l’hiver moscovite lui mord ponctuellement la nuque. Si la nostalgie est agréable, et réveille en elle quelques souvenirs qu’elle s’efforce de chérir, la sensation doucereuse est immédiatement étouffée par un poids qui lui ankylose l’estomac. L’angoisse semble prendre forme – prendre vie –, glisser le long de sa gorge, et alourdir ses organes. N’est plus certaine alors, d’être humaine, et non pas un amas de chair, de sang et d‘os.

Rennie se saisit de sa tasse de thé, souffle sur le liquide brûlant avant d’en avaler une gorgée. La douleur insufflée par la mixture brunâtre la soulage un instant, préférant les maux physiques à ceux, tout aussi éprouvants, que son appréhension occasionne. Elle coince le bout de sa langue endolorie entre ses lippes, et cale son dos contre celui de la banquette, contemplant avec curiosité ses alentours. Des histoires se coincent dans ses terminaisons nerveuses, sous le revers de son crâne, quand des familles capturent son attention, et alimentent ses fables.

Alors c’est à peine si elle sursaute quand Gellert se loge dans son sillage, absorbée par ses alentours. Cependant, lorsqu’elle remarque la silhouette longiligne de son frère aîné (demi-frère, rectifierait sans doute sa mère, le nez froncé) à quelques pas de sa table, Renáta se redresse et se relève, l’arrière de ses genoux venant heurter le rebord du sofa en une rencontre douloureuse. Ses lèvres se tordent brièvement, mais semblent se requinquer dans l’instant. Gauche, elle ne sait toutefois pas de quelle manière saluer Gellert. Hésite à aller l’embrasser sur les deux joues, en claquant ses lèvres dans l’air (comme ce qu’elle a vu faire à Paris, aussi), ou à l’enlacer jusqu’à l’en faire suffoquer. Peut-être, se dit-elle, qu’il se surprendra à l’aimer si elle se montre plus extravertie. Pour autant, Rennie se sent incapable d’esquisser les quelques pas qui la séparent de Gellert – ses bonnes résolutions fondent alors comme neige au soleil, et elle se contente de se résigner dans son immobilité.

« Hello Gellert, le salue-t-elle finalement, d’une voix faussement tranquille, how have you been? » Rennie se rassoit, ses jambes tremblantes manquant de se dérober sous son poids. Enfin, elle respire. Malgré la crainte qui persiste à s’agglutiner dans sa gorge, les yeux perçants de son frère, et cette sensation horripilante de n’être pas désirée ; de ne pas être voulue ; que son être entier est tout simplement de trop. Le salon de thé moscovite, s’il n’annihile aucunement ses craintes, a cependant le mérite d’octroyer à son agonie silencieuse un décor pour le moins feutré. Renáta saisit la théière entre ses doigts fébriles, la porcelaine lui brûlant l’intérieur de ses paumes. Serre les dents, et demande du bout des lèvres, s’improvisant hôte : « Would you like some tea? »


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MessageSujet: Re: family portrait (gellert)   family portrait (gellert) EmptyJeu 19 Aoû - 0:11 


family portrait.

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Correspondance timide, presque un peu lointaine. Ils sont comme des spectateurs de deux réalités totalement différentes, comédiens évoluant dans deux décors pas exactement opposés, mais qui n'ont pas grand chose en commun. Elle, sur les terres natales, baignées par les  rives du Danube, dans cette ambiance de relative insouciance. Lui, au coeur de cette Russie troublée, peut-être bien le terreau de ces vieilles idées développées avec Albus aux premières heures de leur amitié. C'est à peine s'il se souvient d'elle, cette soeur dont il n'avait pas vraiment voulue, et qui avait eu les attentions que son père ne semblait plus capable de lui donner. Elle n'avait que quatre ans lorsque leurs routes se sont séparées, et le temps d'apprendre à se connaître avait été plus que limité. Il se souvient vaguement d'une gamine avec un visage poupon, les yeux couleur de noisette dans lesquels brillait cette petite lueur malicieuse. Les lettres échangées, celles qu'il s'était surpris à écrire, probablement à cause du spectre d'Arianna, de l'épais manteau de culpabilité que sa mort avait jeté sur ses épaules celles d'Albus, de n'avoir pas été le frère qu'elle méritait.

Pendant longtemps, son existence avait été effacée de sa mémoire, comme si elle n'avait été qu'un rêve étrange qu'on fait, un dessin fait dans le sable et qui s'efface à la première marée. Au début, en voyant ces lettres tracées finement sur l'envers de cette enveloppe, la graphie somme toute élégante, il l'avait imaginée choyée, dans la chaleur d'un foyer qui lui avait été refusée. Il avait pensé qu'elle ne serait qu'une petite princesse de pacotille, une enfant gâtée, gamine insignifiante qui partageait son nom et probablement quelques gènes aussi. Et malgré toutes ses réticences, quelque chose dans ses récits l'avait intrigué, avait piqué sa curiosité. Alors il avait décidé de la rencontrer, après qu'elle l'ait informé de sa venue à Moscou. C'était cette curiosité un peu condescendante, qu'il avait manifesté à son égard, faisant bien comprendre qu'il ne comptait ni réitérer l'expérience ni jouer les baby sitter, et puis quoi encore...

Avançant à pas empressés dans les rues de la nouvelle capitale russe, il se demande encore ce qui l'a poussé à accepter de la revoir. Albus, damn you and your persuasion skills... maugrée-t-il en franchissant la porte de ce salon de thé. A présent, il n'est plus possible de faire machine arrière, même s'il pourrait toujours prétendre qu'un imprévu s'est déclaré et que leur entrevue devra être remise à plus tard. Il scanne la salle dans son ensemble, notant sans les voir vraiment les clients attablés, sourires aux lèvres, profitant de la chaleur confortable de cette ambiance feutrée rappelant ces temps révolus. Il l'aperçoit, installée à une table sous un lustre brillant de mille feux. Son air tranquille n'est pas vraiment convainquant, et cette façon qu'elle a de prononcer son prénom, les intonations soudainement familières de cette langue qu'il n'a plus parlée depuis de si nombreuses années, étonnement, le poussent à l'indulgence. - Renáta. Salue-t-il à son tour, courtois, mais distant. Il réalise qu'il n'a que très rarement prononcé son prénom à voix haute, et il y a cette douceur inattendue dans ces quelques syllabes, peut-être est-ce l'effet de son aura à elle. - Quite busy, in fact, and you ? Politesse qui avertit sans le verbaliser que le temps sera compté. Il s'efforce de lui donner un sourire, mais celui qui d'ordinaire maîtrise l'art du paraître et des conventions sociales à la perfection, semble avoir perdu tous ses talents face à elle, cette figure d'un passé qu'il s'est tant appliqué à oublier. - Tea, yeah, thank you. acquiesce-t-il en se défaisant de son manteau qu'un serveur s'empresse de venir prendre pour lui. - So, what was so important that couldn't be discussed by owl?





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MessageSujet: Re: family portrait (gellert)   family portrait (gellert) EmptyLun 30 Aoû - 21:42 


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Sans qu’elle ne puisse se l’expliquer, la courtoisie de Gellert l’horripile. Sa politesse est en l’occurrence synonyme de distance, et Renáta n’a pas les mots pour passer au-delà des barrières qu’il prend grand soin de leur imposer. De ce frère, elle n’a que des bribes de souvenirs, réminiscences éparpillées qu’elle peine à véritablement reconstituer, et des lettres froissées qu’elle a ramenées dans sa valise, en arrivant à Moscou quelques mois auparavant. De l’encre couchée sur papier, ayant bavé par endroit, qui signifie pourtant tellement ; qu’elle relit encore parfois ; et dans ces écrits, c’est après cette relation idéalisée qu’elle s’imagine courir. Ainsi, l’approche frileuse de Gellert la blesse autant qu’elle alimente son besoin viscéral de se rapprocher de lui, de savoir ce qui l’anime – de parvenir à l’aimer, et d’être aimée en retour. Tout n’est qu’une question d’amour, se souvient-elle avoir pensé en quittant Budapest, les phalanges cramponnées autour de la anse de valise, alors forte d’un élan de bravoure sous lequel elle ne ploie aujourd’hui plus. Au contraire, un long frisson dévale sa colonne vertébrale, et c’est avec un empressement visible qu’elle s’empare de la théière afin de se focaliser sur les tasses désormais remplies.

Le cul de la théière retrouve la nappe, lorsque Gellert s’enquiert de la raison de sa présence en sa compagnie. Rennie fait la moue. Son arc-de-cupidon frémit, mais aucun son ne s’extirpe de ses lèvres scellées. Elle ravale l’aigreur qui menace de saturer ses propos, et préfère porter la tasse de liquide brunâtre à sa bouche, en avaler une lampée et se brûler la langue. « We need to talk about our father. » Sa gorge se serre. Elle repose la tasse dans le creux de la soucoupe, brusquement incapable de se remémorer la conversation qu’elle a répétée, face à son miroir, s'étant instinctivement projetée dans une discussion qui, elle l’anticipe encore, ne sera en rien tranquille. Sa bouche devient sèche, mais elle décide de se faire violence. « My mother has sent me an owl. She has inherited- oh, I won’t bore you with the details. Let’s say that she gets to keep the house, and most of his wealth. He has left me the farmhouse, near Breitnau. We used to go to Germany every year, over the summer, and- son regard s’aligne sur celui de Gellert, et le souvenir est immédiatement ravalé, puis dégluti, I’m- I’m sorry. » For this, and for what is about to come.
« I’m sorry Gellert, but it seems that dad has erased you from his will. » Son regard s’affaisse vers le thé, espère y trouver un semblant d’inspiration ; des explications susceptibles d’atténuer la vigueur du choc. Ses pommettes se fardent de carmin, chaleur remontant de ses omoplates, le long de sa gorge tendue jusqu’à ses joues. « There is no mistake, mother has confirmed. I don’t know what else to say. » Elle relève les yeux, les prunelles vrillant d’un espoir branlant. « The farmhouse can be ours, for us both. It’s not much but, it’s- » enough ; le mensonge s’essouffle avant qu’elle n’ait l’occasion de l’énoncer clairement. Ce n’est pas suffisant, et ne le sera certainement jamais.

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MessageSujet: Re: family portrait (gellert)   family portrait (gellert) EmptyVen 3 Sep - 0:06 


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La famille n'a jamais été une notion centrale dans sa vie, toujours associée, d'aussi loin qu'il se souvienne, aux machinations et à la fausseté ignoble de cette marâtre qui s'ingéniait à faire du quotidien, un bourbier intenable sans que son père n'y trouve jamais rien à redire.  Il ignore ce qu'il ressent, à cet instant précis, à être assis là, dans cet endroit qui rappelle le faste perdu, face à celle avec qui il partage un peu de sang. Curiosité? Impatience? Peut-être malgré tout, aussi, un certain malaise, insaisissable et indéfinissable -- à moins que ce ne soit un relent de jalousie, masqué par la forteresse du déni, construite sur le lit des années écoulées loin des siens, exil imposé dans la prime jeunesse. Jalousie de n'avoir pas pu récolter, comme elle, l'attention paternelle dont il avait pourtant eu désespérément besoin.  Il pourrait faire l'effort d'apprendre à la connaître, après tout, les années ont passé, il n'est plus le gamin d'autrefois, le recul l'a enveloppé de son aile, et devrait lui avoir permis de réaliser qu'elle n'est coupable de rien. Elle n'était qu'une gamine qui s'était  trouvée mêlée à la tourmente et au déchirement sans avoir rien demandé. Sa seule faute est d'être la fille de sa mère, cette femme qu'il a en horreur et qu'il ne peut s'empêcher de voir dans ses traits pourtant finement dessinés.

La tasse entre les doigts, il boit une première gorgée, et le goût le ramène en quelques instants, à Godric's Hollow, aux années passées auprès d'Albus et des siens, de Bathilda. Il n'aime toujours pas ce breuvage sacrosaint, il le trouve fade et insipide, comme l'instant présent, et les mots que prononcent Renata, n'aident pas à le mettre dans de meilleures dispositions. our father... L'homme avait beau lui avoir transmis son nom, entre autres choses, il n'avait plus été son père depuis bien longtemps; depuis ce jour où il lui avait fermé la porte au nez. - I don't have a father... Haven't had in a long time... Lance-t-il, plus par habitude que par réelle animosité. Il se tait de nouveau, pourtant, lui laissant la parole qu'elle semble peiner à prendre. Il a un frisson de dégoût teinté de mépris lorsqu'elle prononce ces mots. 'my mother' si bien qu'il n'enregistre vraiment que la moitié de ce qu'elle lui annonce ensuite, jusqu'à l'annonce finale, le coup de grâce asséné par la harpie. dad has erased you from his will.. - he...did what ?! Il craint de comprendre. La portée des mots de sa soeur ne semble pas s'imprimer dans son crâne; il reste hébété quelques instants, se souvenant seulement vaguement de l'annonce du décès, nouvelle qu'il s'était aussitôt empressé d'enfermer dans une pensine, incapable encore tant d'années après, de faire face à ses propres émotions.

Le regard absent, apostrophant un des garçons de café, il prononce les mots sans même en avoir pleinement conscience. - I'm going to need something a lot stronger.. your best whisky. croisse-t-il, encore sous le choc de la révélation. Abandonant finalement le thé pour l'ambre, il lâche un ricanement; seule façon connue de se redonner contenance. - That old fool... I didn't want anything from him anyway.. les jointures blanchissent et la poitrine s'affaisse malgré tout, à mesure que les propos s'inscrivent dans la caboche, mais la fierté l'empêche de se montrer blessé, vulnérable, face à elle. - Never thought he hated me this much though... Lâche-t-il presque hilare.


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MessageSujet: Re: family portrait (gellert)   family portrait (gellert) EmptySam 11 Sep - 16:36 


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La surprise de Gellert la surprend à son tour. Cercle infernal dans lequel ils s’engagent, l’un et l’autre, lorsque la conversation prend son envol et qu’il lui semble finalement que son frère en vient à oublier son existence, au profit de cette douloureuse révélation. Les mots qu’il prononce ne lui sont guère destinés, mais Rennie n’en a cure, rigoureusement rigide et le dos bien droit, de sorte à se donner la contenance dont elle manque. Son cœur s’affaisse, s’affale. Soudain, elle a envie de partir – de le laisser, lui et le whisky qu’il vient de commander, puisqu’elle s’aperçoit qu’elle ne le connait pas suffisamment pour savoir de quelle manière appréhender ses peines, de quelle manière limer les angles de son chagrin. Mais c’est à peine si elle frémit, à peine si elle esquisse un geste de recul, quand il susurre qu’il ne voulait rien du paternel ; brièvement, les sourcils de la sorcière s’arquent, tracent des plis sur son front qui s’effacent la seconde d’après. Elle le considère un instant, silencieuse, le regard se fardant d’une compassion sincère. « I understand, répond-elle simplement en retour, sans qu’elle ne soit particulièrement sûre de ses propos. »

De Gellert, puisqu’il semble lui refuser une constante dans sa vie à Moscou, il n’y a plus que des souvenirs flous, des réminiscences branlantes, des sensations intangibles enfouies sous la crainte épaisse d’être battue si son nom venait à être prononcé. Absence dont elle a fini par s’accoutumer, faute de mieux, couplée à une glorification féroce du frère aîné, à l’existence forcément passionnante ; elle l’idéalise encore, mais lui trouve un aspect étrange ; amer et chagrin. « Never thought he hated me this much though... – Gellert, no. » Son ventre se crispe, interrompue par le retour du garçon de café, l’unique verre de whisky présenté au centre du plateau d’argent. Renáta patiente quelques secondes, réfléchissant et pesant chaque parole qu’elle s’apprête à énoncer. Son regard vert s’aligne sur celui, givré, de son frère. Elle pose ses doigts croisés sur la table, la cuisse s’agitant sous la table, se mouvant brutalement au gré de son angoisse croissante.

« He loved you. He loved you so very much, pour une fois, son intonation est assurée, pleine d’une assurance tenace, he never asked for you to come around, because my mother was not comfortable with this idea, and he didn’t want to hurt her, to upset her, but he wanted to. He told me. » Et les mots, glissés ici et là, par sa mère – que Rennie capturait fréquemment lorsqu’elle traversait le couloir de l’étage, passait devant la chambre de son père. Les injonctions maternelles, les conseils – he’s not your son anymore – he doesn’t need your wealth, or anything from you – listen to me, my darling, I know what’s best for our family – la voix maternelle résonne dans ses tympans. Un long frisson naît à la naissance de sa nuque, et dévale le long de sa colonne vertébrale. Son estomac manque de se soulever. L’horreur qu’elle peine enfin à comprendre, et ne parvient pas à pleinement concevoir. Elle bat des cils, et baisse les yeux vers son thé, rêvant de s’y noyer. « He ain’t worth a penny, elle relève les yeux vers son frère, that’s what she said to him about you, a few weeks before his death. But this-this doesn’t mean that..you know, she had anything to do with his will. » Elle secoue la tête. Puis un sourire vient faire frémir ses lèvres quand, pétrifiée, elle se refuse à y croire. « Doesn't mean a thing, no. »


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