les catacombes, intrigue 2

Indrina a tout de suite pensé que c’était une mauvaise idée, mais elle irait quand même. Depuis la guerre, elle n’appartient à aucun groupe, ne dépend de nulle entité et virevolte selon le gré de ses envies. C’est tout du moins ce qu’elle pense, au fond demeure encore et toujours Grisha. Son compagnon de route, son compagnon de vie pour être exact. Celui qu’elle n’a pas prévenu de sa présence ici aux galeries souterraines et qui lui en voudrait s’il apprenait la sienne pour quelques jours. Non qu’elle ne soit pas libre de ses mouvements, mais c’est ainsi que les choses fonctionnent entre eux : l’un prévient toujours l’autre de l’endroit où il se trouve, même si c’est très souvent un mensonge. Disons qu’aujourd’hui elle n’y a pas pensé après la longue promenade octroyée en forêt. Promenade vaine, elle qui recherche désespérément des compères, qui lui a tout de même fait le plus grand de bien. C’est donc d’humeur solaire qu’elle décide de rejoindre le rassemblement souterrain, concentrée sur le discours de la Défense magique. Intéressée, elle tique toutefois sur le projet d’égalité et de partage. Cela la fait bien rire. Si la guerre lui a appris quelque chose, c’est que l’on ne peut compter que sur soi-même. Alors elle est pour ne plus se cacher mais sous quelles conditions ?
Serait-ce impossible de songer à une reconstruction secrète? Se cacher, vagabonder commence à avoir un goût amer. Les moldus, elle les préfère loin d’elle. Plus encore, Indrina refuse catégoriquement de leur laisser la victoire. Pas aussi facilement. Alors, venue de nulle part, Indrina lève sa main droite, comme pour être interrogée, mais n’attend pas pour intervenir : “ Ne pensez-vous pas que ce serait laisser les moldus gagner ?” Elle pense à Grisha et se dit qu’elle a bien fait d’arriver en avance. Car s’il se trouve déjà présent, elle sentirait son regard noir posé sur sa silhouette.

b. poser des questions.

Elle a émis ses doutes tout haut Syuzanna. Héritière d’un empire déchu dont la voix pèse encore dans la balance. Elle a peur la Grishakova. Peur des répercussions, peur des détracteurs à la Défense. Peur que le secret soit découvert et que leur entreprise soit détruite. Peur de tout perdre à nouveau. Mais elle a promis d’être présente et de ramener quelques éventuels recrues indécises. Peut-être que cette réunion changera la donne. Ils ne peuvent qu’espérer. Et l’espoir est chose dangereuse de nos jours.

Elle en connaît au moins un qui prêtera l’oreille. Qu’importe les objections émises, elle tient fermement le bras de @Lev Bolkonski et l’entraîne dans le dédale de sous-terrain où bientôt la lumière des flammes indique l’endroit où se tient la réunion. Peu à peu, les sorciers de Moscou se masse et Syuzanna se félicite de la tournure des événements. Ils sont nombreux à répondre à l’appel muet. Nombreux à se poser des questions. Des curieux qui pourraient bien choisir leur camp à l’issue de cette réunion informative. Ils ne peuvent pas se permettre de perdre des brebis. Pas maintenant. Pas alors que la haine se répand comme le pire des poisons. Elle le connait par cœur ce venin. Syuzanna lutte encore, jour après jours, pour ne pas sombrer. Et elle aussi espère qu’une lueur apparaîtra à l’issue de cette rencontre.

Le discours d’entrée d’Anastas n’a pas bougé d’un yota et elle sourit doucement. En retrait sur le côté gauche, elle a tout loisir d’observer à la fois la foule et ses pairs. Le visage habilement dissimulé par les ombres, elle garde sa capuche rabattue sur ses longs cheveux dans un soucis d’anonymat. Les premiers mots sont échangés. Le débat est lancé. Et Syuzanna se mord la lèvre inférieure pour ne pas entrer dans la danse. “Ne pensez-vous pas que ce serait laisser les moldus gagner ?” Elle pose le regard sur la sorcière responsable de ces mots et s’interrogent. Il ne s’agit pas d’une guerre. Il y a bien longtemps qu’elle est terminée. Bien longtemps qu’ils ont perdus. Ils en sont la preuve, terrer dans les ténèbres pour parler d’avenir. La grandeur de la sorcellerie est loin derrière eux.

Spoiler:

L'effort a été titanesque. Trainer @Gellert Grindelwald jusqu'aux catacombes de Moscou pour assister à pareil discours. Écoutons ce qu’ils proposent, a suggéré l’anglais, la malice teintant ses traits. Le legilimens est parvenu à en convaincre d’autres mais l’amant reste de loin sa plus grande source de satisfaction. Albus a revêtu un long manteau de velours pour l’occasion, osant se montrer sous son vrai jour par le biais des Dmitriyev et des Grishakov. Il y a précisément onze ans que son compagnon et lui ne se sont pas engagés dans un débat politique et celui-ci, mené en partie par ses propres cousins, l’intéresse tout particulièrement. Un monde à rebâtir loin de la terreur moldue, un modèle britannique cohérent.

Transplanant au bras du voyant, il lui adresse un regard à la fois pétillant et pénétrant dont seul Dumbledore a le secret. “Merci, Gellert.” lui souffle-t-il reconnaissant. La construction d’une idéologie fait partie intégrante de leur histoire et la présence de l’austro-hongrois au premier rassemblement de la Défense est pour lui cruciale à une possible coalition avec le Consortium. Tranquillement l’étranger se déplace entre les crânes et finit par prendre place dans les gradins près de @Syuzanna Grishakova. Le dialogue s’ouvre et une sorcière juvénile @indrina kozlova s’exprime en retour, relevant une question valide. Le silence se fait dans la mêlée jusqu’à ce qu’Albus ne hoche la tête en guise de réponse. Approchant son visage de sa direction, il fend son silence : “Albus Percivalovitch Dumbledore, ambassadeur britannique. Vous trouverez les figures approximatives des pertes basées sur le recensement magique de 1922.” commence-t-il, faisant tourner un parchemin ministériel dans la foule, la différence entre les deux listes s'avérant macabre.

“Comme vous le voyez, il ne reste plus grand monde à décimer parmi nos rangs. Salem en 1692. Saint-Pétersbourg en 1917. L’histoire se répète et nous faisons continuellement partie des perdants.” Il marque une pause avant de reprendre : “Combien d’autres pertes êtes-vous prêt.e.s à essuyer ? Ne méritez pas vous la paix ? Les architectes de la Défense proposent de bâtir un endroit où vous viveriez sans peur de représailles.” À ces mots, il tourne la tête vers Gellert, à l'affut de sa réaction.

résumé albus a invité plusieurs personnes au débat dont @Diana Netchaïeva et grindelwald. il espère que des membres du consortium considèreront une possible coalition avec la défense magique. il décline son identité et prend part au débat, faisant tourner un rapport des morts et survivants de la révolution pour aider le parti à convaincre l'auditoire.

a. intervenir dans le débat.

Certaines choses ne changeaient pas; comme autrefois, attablés, un verre de vin devant eux, ils s'étaient repliés dans un sursaut du temps perdu de leur jeunesse, à refaire le monde, affuter leurs idées sans avoir à se soucier de convenance. Syuzanna avait toujours été l'amie, témoin elle aussi enthousiaste des changements qui s'opéraient dans le monde autour d'eux. Moderne, pétillante, il avait toujours eu une certaine part d'admiration pour la cadette d'Artem, la plus sage de la famille, sans aucun doute. Et puis elle avait suggéré d'aller à cette réunion dans les entrailles de la ville, dans les galeries humides des catacombes. Il devait s'y tenir une assemblée qui, peut-être poserait les bases d'un monde plus apaisé. Pouvaient-ils encore l'espérer? Après le chaos de la révolution, les morts tragiques -- et pour quoi?
A travers le dédale, guidé par les crépitements de magie qui doivent mener le public à bon port, il se demande comment l'évènement va se dérouler. Pourvu que les esprits ne s'échauffent pas au point de créer une autre émeute, il se méfie un peu des élans de verve de certains, mais il se force à ne pas trop y penser.

Magiquement amplifiée, la voix de l'orateur ne tarde pas à amener le silence dans les souterrains. Syuzanna à son bras, il lève les yeux vers l'estrade improvisée et se montre attentif, hochant parfois la tête en signe d'acquiescement. Certaines personnes, comme la jeune femme dont la voix s'est aussi élevée pour émettre une crainte, raisonnent encore en terme d'affrontement, et c'est exactement ce qu'il redoutait. Il observe la jeune femme qui vient de prendre la parole, puis vers Albus, dont la voix lui est déjà si familière. Il s'amuse de voir à quelle vitesse l'ambassadeur anglais a adopté les moeurs russes. - Pardonnez moi monsieur l'ambassadeur, Anastas Grigorievitch,  mais construire un monde magique à l'abris des non-maj, ne revient-il pas à le camoufler? En d'autres termes, en quoi est-ce une amélioration de la situation actuelle à plus long terme? Lance-t-il par réelle curiosité, désireux de voir éclore un monde où Nina et Pyotr n'auraient pas à se cacher..  - Raisonner en terme de vainqueur et perdant est-ce vraiment la garantie d'un meilleur avenir?


résumé:
lev est venu avec son amie d'enfance, @Syuzanna grishakova et écoute avec intérêt les diverses interventions avant de finalement, poser lui aussi une question à @Albus Dumbledore en écho aux propos d'@Indrina Kozlova au risque de passer pour un illuminé...

Elle a l’estomac qui se noue et le cœur qui se serre dans sa poitrine. Le souffle coupé tandis qu’Albus prend place à côté d’elle et que son regard croise brièvement celui de Gellert. Le sorcier qu’elle ne croyait plus jamais revoir. Souvenir d’une vie à peine vécue. Vision d’un autre temps. Elle peine à y croire, incapable même de mettre des mots sur cette surprise. Son cousin prend la parole, solennelle, sûr de lui et de ses faits. Elle n’a pas besoin de voir ce parchemin. Elle est de ceux qui savent. De ceux qui ont tout perdu et ne supportent plus cette guerre sans fin. Elle est de ceux qui doutent. Elle inspire profondément en se redressant, devenant Grishakova à nouveau. Plus seulement Syuzanna. Pas cette gamine qu’il regarde avec des yeux attendris. Pas l’enfant qu’ils protègent depuis toujours. Elle a grandi Syuzanna. Pour le meilleur et pour le pire.

Sorciers et sorcières s’échauffent, le débat bel et bien lancé. Les idées se rejoignent dans une cacophonie mélancolique. La conclusion est amère. “Ce monde n’est pas prêt à entendre nos voix. Aussi longtemps que dura cette lutte, il y aura toujours des gagnants et des perdants.” Et elle n’est plus certaine de vouloir encore se battre. Pas pour perdre. Pas pour voir les siens mourir. “J’ai bien peur qu’il nous faille vivre cacher jusqu’à ce qu’un dialogue s’établisse.” Les éclats de voix se poursuivent et Syuzanna sent son crâne se rétracter sous l’effet d’une migraine qui serpente sous son épiderme. “Nous ne parviendrons jamais à rassembler les deux mondes. Sortir de l’ombre reviendrait à déclarer la guerre.” Elle est amère, terriblement sèche et vindicative. Syuzanna qui perd patience, consciente des enjeux à venir. Consciente du temps qui s’écoule et des vies perdues.

Spoiler:

Encapé de carmin, le prince se tenait à l'écart, le faciès caché sous la capuche qui dissimulait à la cohorte son visage maudit. Spectateur désabusé, il écoutait les sorciers palabrer sur le même sujet depuis des années en soupirant son désaccord par les narines. Anastas Dmitriyev ouvrit alors le débat et il l'écouta simplement par respect tandis que son cœur enténébré par la rancune rejetait cette proposition de rebâtir une société dans l'équité. Le seul point sur lequel le sang-pur était d'accord c'était de ne pas inclure les moldus et de se reconstruire à l'écart pour préserver le secret magique. Sevastian observait les visages graves et hantés par les massacres de la révolution que l'ambassadeur anglais mettait en lumière tandis qu'il le dévisageait froidement. Où était la communauté magique internationale quand les siens se faisaient froidement assassiner ?  Egalité et partage ... Deux mots à l'opposé des idéaux de l'aristocrate désargenté. Des voix d'élevaient, portées par l'écho de ses propres interrogations tandis qu'il continuait de s'enfermer dans le mutisme. Les heures étaient sombres, débattre ne suffisait plus et il était lasse d'entendre toujours chanter les mêmes paroles stériles.

Après l'intervention de la Grishakova, le noble s'avança alors en retirant sa capuche pour dévoiler son visage parfaitement ciselé mais légèrement marqué par ces années noires. « Si le monde n'est pas prêt à entendre nos voix, madame, il va donc falloir crier plus fort. » Sevastian lui offrit un léger sourire hypocrite tandis qu'il représentait le Consortium et donc l'opposition. « Nous sommes d'accord sur le fait qu'il est impossible de cohabiter avec ces ... gens et que cette clandestinité est devenu notre propre tombeau. » Il marqua une petite pause avant de reprendre sur un ton placide. « La paix elle ne se négocie pas, elle se gagne. Le monde a toujours été divisé entre les perdants et les gagnants et comme l'a souligné l'ambassadeur, nous sommes constamment du mauvais côté. Que propose concrètement les partisans de la Défense magique ? Nous avons été humiliés et forcés à courber l'échine depuis bien trop longtemps face aux moldus qui marchent en toute impunité sur les cendres encore fumantes de nos frères et sœurs tombés.   » Des proches, des amis, de la famille et des amours assassinés ... Les mandibules légèrement crispées, il releva son regard cérulé sur la foule après avoir perdu son sourire de façade. « La paix n'est pas à l'ordre du jour quand l'heure est clairement à la justice. »

résumé:

Résumé:

Ils sont tous là. Sorciers et sorcières réunis dans les ténèbres, à l’abris des regards, loin de la lumière du jour. Encore cachés. Toujours cachés. Le monde aveugle à leurs tentatives de changer les choses. Ils sont tous là. Fervents croyants en la Défense Magique, détracteurs plus enclins à la violence. Tous les partis représentés. Toutes les grandes et nobles familles de leur temps représentées. Elle sent finalement le danger Syuzanna, sa peau parsemée de frissons, les battements frénétiques de son cœur deviennent alarmants. Et si cette réunion signait leur fin ? Peut-être n’avaient-ils pas mesuré toute l’ampleur de l’événement. Prêts à discuter, prompts au débat, les membres de la Défense avaient baissé la leur de manière considérable. Dans l’atmosphère quasi étouffante des catacombes, on continue à s’échauffer. On s’écoute sans vraiment s’entendre. Et Syuzanna se perd dans le flot de paroles, abasourdie par ces vérités qui lui fend le cœur. L’âme scindée en deux.

“Il n’existe pas de solution parfaite.” Elle vrille son regard sur Sevastian Sokolov qu’elle juge plus virulent que les autres. La famille Sokolov depuis longtemps un antagoniste pour les Grishakov. “Nous pouvons passer des heures à débattre de la situation, en vain. Rien de bon n’en sortira.” L’heure n’est peut-être plus aux discours. Mais Syuzanna n’a pas d’autres armes. Elle se refuse encore à céder à ses instincts primordiaux. Ceux qui lui hurlent d’agir. “Vous avez au moins raison sur un point : il ne peut exister de paix. Nous serons toujours les monstres pour eux, de la même manière qu’ils seront toujours notre Némésis.” Ainsi va le monde. L’Histoire ne retient que le pire.

“Lady Netchaïeva dit vrai. Il subsiste des moldus prêts à se battre à nos côtés. Nous devons préserver ces amitiés et travailler main dans la main pour assurer un avenir meilleur aux générations à venir.” Leçon comprise le jour où elle a posé les yeux sur sa petite Lada. Le nourrisson innocent pour qui elle déplacerait des montagnes. Elle ne vit plus pour elle Syuzanna mais pour cet enfant qui ne demande qu’à vivre au grand jour. “Quelle solution proposez-vous ? Croyez-vous vraiment que débuter une guerre ouverte soit la meilleure chose à faire ?” Elle doute Syuzanna.

Spoiler:

La solitaire Indrina se retrouve bientôt confrontée à la cohésion d’un groupe qui prend son parti. En intervenant, elle s’attendait à ce qu’on l’ignore parce que, dernièrement, elle s'est coupée de tout. De tout et de tout le monde, à l’exception de Grisha. Tapis sous la terre, au fin fond des catacombes, c’est drôle et naïf mais la demie-liéchie se sent portée par une énergie nouvelle, à l’image de ce qu’elle éprouvait autrefois au sein des siens. Au sein de sa famille, des liéchis, qui ont aujourd’hui disparus. Si Grisha se trouvait parmi la foule, elle aurait aimé qu’il assiste à cette expérience qui a tant manqué à son amie : la sensation d’appartenir à un groupe, à un endroit. Mais il ne la pas rejointe, aussi se dit-elle qu’il n’est pas venu et elle le comprend. De son côté, elle se concentre sur les dires des uns et des autres. Combien de fois faudrait-il que l’histoire se répète pour en retenir les leçons ? Les moldus ne lâcheront jamais leur combat. Cela n’empêche pas d’éprouver l’envie de se battre à son tour, de ne plus se dissimuler le temps que les humains trouvent d’autres victimes. Quand ce n’est pas la chasse aux sorcières, c’est à la nature qu’ils s’en prennent, aux animaux et cela, Indrina ne peut plus l’accepter. Pas quand elle constate de ses propres yeux ce que l’on fait à sa forêt, forçant les êtres de la nature à reculer encore et encore les frontières de leurs habitations. Les moldus courent à leur propre perte en s’attaquant ainsi à toujours plus de nouvelles proies. Ils foncent d’eux-même vers un mur par leur haine profonde de l’altérité. Alors, comme le dit syuzanna grishakova avant elle, le débat est perdu d’avance. De même que toute guerre. “Et quant est-il de la solution de repli ? Cette terre, est-elle fiable et en état de nous accueillir, tous ?” Elle reste volontairement vague mais sous-entend non seulement les sorciers, mais les animaux magiques, les êtres de la nature et autres minorités que l’on ne peut tout simplement pas abandonner à leur sort.

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