Il fait un froid glacial à MOSCOU en ce mois de FÉVRIER 1923. Préparez les manteaux de fourrures et les ouchankas, car la température ne dépassera pas -4 degrés celsius. Une forte couche de neige est attendue sur la capitale russe, qui ne fondra sûrement pas avant le printemps. Attention au VERGLAS, ainsi qu'au brouillard la nuit.
intrigue 2 Moscou, 3 février 1923.Dans les méandres des catacombes de Moscou, le monde magique s’agite. Le mouvement est en marche et ses leaders mettent tout en œuvre pour que la réunion secrète se déroule sous les meilleurs auspices. La Défense Magique est prête à se mettre en avant et à dévoiler ses premiers plans. Menée par la famille Dmitriyev, assistée par ses alliés les Grishakov, le mouvement s'installe dans les galeries souterraines sous le monastère des quartiers ouest. le rp commun
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 chain, keep us together (raylan)

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Renáta Grindelwald
Renáta Grindelwald
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âge et labeur : vingt-sept ans | infirmière à l'hôpital sorcier de moscou, octroyant quelques heures de son temps au théâtre du bolshoi où elle officie en tant que guichetière.
myocarde : tranquille, puisque libre de la moindre responsabilité.
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MessageSujet: chain, keep us together (raylan)   chain, keep us together (raylan) EmptyMer 18 Aoû - 23:23 


chain, keep us together

--- Running in the shadows, damn your love, damn your lies. Break the silence, damn the dark, damn the light. And if you don't love me now, You will never love me again. I can still hear you saying You would never break the chain. ●● ethereal (icons)


Peu à peu, les membres de la famille d’Alexis Garin se détournent de la tombe, et s’avancent lentement vers l’entrée du cimetière. Près des grilles, Renáta enfonce ses mains gantées dans les poches de son manteau, son regard sombre venant épouser chaque visage déformé par le chagrin. Aussitôt, son cœur semble s’alourdir, sombrer dans les tréfonds de son estomac, et sa gorge se serre. Elle bat des cils, cherchant à chasser les larmes qui, déjà, parasitent sa vue. Rennie renifle, et esquisse un pas en arrière, lorsque la mère éplorée passe à quelques mètres d’elle sans la voir. Soutenue par deux hommes (certainement les frères d’Alexis, bien qu’elle n’ait aucun moyen de le savoir), elle trace toutefois dignement le chemin que ses pairs suivent silencieusement. Renáta se perd brièvement dans sa contemplation, avant de tourner les talons, s’enfonçant à son tour dans le cimetière désormais désert. Comme souvent surprise par la précocité des nuits hivernales moscovites, elle remarque que le crépuscule approche, couvrant les tombes d’un voile sinistre. Un long frisson remonte sa colonne vertébrale, jusqu’à martyriser son échine. Elle presse imperceptiblement le pas, le nez enfoncé dans le col remonté de son manteau, jusqu’à rejoindre la tombe d’Alexis.

Rennie s’immobilise, les yeux tout d’abord rivés vers la pointe de ses chaussures, puis, suivant une douloureuse impulsion, vers la pierre tombale. Une larme perle à la lisière de ses cils, qu’elle essuie précipitamment du dos de la main. « Hiányzol, souffle-t-elle, doucement. » Tu me manques.

Du creux de la main, Rennie étouffe le sanglot qui fait vibrer ses lippes. Elle ferme les yeux, et sous ses paupières closes, apprécie les souvenirs d’Alexis qui se déroulent et se multiplient. Un voisin de palier qui, contre toute attente, l’a accueillie avec une bonté qu’elle n’est jamais parvenue à bien comprendre – ou à correctement assimiler. N’est pas certaine d’être un jour parvenue à lui rendre la moitié de ce qu’il lui a donné. Renáta secoue la tête, rouvre les yeux, se redresse, avant de s’éloigner de la tombe à grandes enjambées. L’air frais sèche ses larmes. Le myocarde ankylosé, elle observe les autres pierres tombales, essaie d’en déchiffrer les noms et les dates, essaie de leur affubler visages troubles et histoires mièvres. Malgré la pénombre environnante, la crainte s’est dissipée, écrasée par le chagrin et une curiosité qu’elle alimente au gré de ses détours impromptus. Pour autant, Alexis est dans un recoin de son crâne, jaillissant dans la courbure de ses prunelles dès que Rennie s’octroie l’opportunité de tempérer ses pensées.

C’est alors qu’elle le voit.

Surgir (peut-être même voler ?) d’un carré de terre, silhouette longiligne qui, dans l’obscurité naissante, semble être embrassée d’un halo vaporeux, qui se voudrait presque séraphique. Mais Rennie n’est pas dupe. Le hurlement qui perce le silence, ainsi que ses propres tympans (et certainement ceux de la créature), lui appartient. Prise par surprise, elle tombe à la renverse, l’arrière de ses genoux ayant buté contre une pierre tombale. Elle glapit, et ses bras se tendent en avant, ses doigts se raccrochant désespérément dans le vide. Un grognement fait vibrer sa gorge alors que, suite à sa chute, c’est la poussière qu’elle étreint avec fébrilité. Ses ongles raclent la terre. « Ne bánts engem, ne bánts engem, répète-t-elle, sa langue trébuchant sur les mots hongrois, suffoquant dans sa panique, des entailles apparaissant dans le creux de ses paumes à force de les presser sur les gravillons – ne me faites pas de mal. »

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Raylan Lazarov
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âge et labeur : vingt-huit ans, homme de main de gellert, fossoyeur.
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MessageSujet: Re: chain, keep us together (raylan)   chain, keep us together (raylan) EmptyMar 31 Aoû - 1:34 


chain, keep us together

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Installé sur le rebord d’un tombeau, dépenaillé, le manteau trop grand tombe sur ses épaules courbées, le caban est laminé, usé jusqu’à la trame, il n’a pas les moyens de s’en payer un autre -- Raylan n’a jamais connu les rigueurs de l’hiver avant de débarquer sur le vieux continent et l’espace d’un instant la moiteur de la Louisiane lui manque. Il n’a jamais connu ces frissons qui courent sous l’épiderme comme un ruisseau ni cette vapeur si épaisse qui s’échappe d’entre ses lèvres entrouvertes, si claire, presque éthérée, dans l’obscurité croissante. Les opales givrées sont concentrées sur les paumes souillées, il essaie d’en extraire les échardes du bout de ses doigts glacés. Il a les mains sales, Raylan, couvertes de terre, jusque sous les ongles, presque jusque sous la peau. Il grimace, entre peine et soulagement, alors qu’il vainc le dernier éclat de bois et le laisse choir sur l’herbe pétrifiée. Il jette un coup d'œil nerveux aux alentours avant de murmurer un sort pour barder ses mains contre le froid.

Thud. Thud. Thud. Il n’y que les coups d’pelle qui résonnent dans le cimetière, ça et la rumeur lointaine des mânes accueillant un autre résident dont il a creusé l’éternelle demeure quelques heures plus tôt. Son talon frappe contre le métal, le métal contre le terreau qui se fend et se plie sous les coups et la répétition. L’action est mécanique, elle apaise l’esprit tourmenté. La figure élancée est défaite du vieil ulster, les manches du chemisier sont retroussées jusqu’aux coudes, sa peau est recouverte d’une fine couche de sueur, si bien que quelques mèches s’accrochent à son front sans qu’il n’y accorde aucune l’importance. Il n’entend que le fer contre le sol, thud thud thud -- rythme infernal pour d’autres mais Raylan aime la simplicité de l’effort, la solitude qui accompagne son occupation. - That noise is maddening. que Gellert avait commenté lors d’une visite impromptue. - You know nothing of what maddening really means. Désaccord rarement exprimé envers son sauveur, la réponse avait été bercée d'une douloureuse amertume.

D’un revers de main, il dégage les cheveux échoués devant ses yeux et jette l’outil hors de la fosse avant d’entreprendre de s’en extraire à son tour. Il saisit l’échelle, l’appuie contre l’éponte et se hisse au niveau des vivants. La quiétude qu’il chérit tant est éclatée par un hurlement qui manque de le faire trébucher en arrière et de se retrouver le dos au fond de l’abysse. Il se met immédiatement sur ses gardes, la magie vibrant le long de ses phalanges, les sourcils froncés, alors qu’il s’avance vers l’endroit où une paire de bottes semble avoir disparu une seconde plus tôt. Quel étrange spectacle il découvre alors, une vision qui dessine malgré lui l’ombre d’un sourire au coin de ses lippes. You look ridiculous. Se retient-il de dire lorsqu’il remarque la terreur sur les traits de la jeune femme, lorsque son faciès suppliant s’imprime dans sa rétine. Qu’une fois la surprise passée, il la reconnaît enfin. Renáta. - Renáta ? Il se fige, ne comprenant un traître mot qui s’évade en panique dans l’air autour d’eux, le langage natif de la belle encore un mystère pour lui. Il lève ses pognes en l’air comme pour montrer qu’il ne lui veut aucun mal, osant un pas, puis deux, en sa direction. - Eh, it’s only me. It's Raylan. Son accent roule presque en un murmure, comme s’il craignait de l’effrayer davantage. Il a l’cœur qui bat, sûrement autant que le sien. Raylan ne réalise pas qu’il a passé sa main tachée de terre sur son visage, qu’il ne ressemble pas tout à fait au jeune homme qu’elle a rencontré au hasard dans l’ombre de son frère. Il hésite un moment, et tend une main vers elle - I ain’t going to hurt you. I never could. Ses mots font écho à sa supplique sans qu’il ne le sache.

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Renáta Grindelwald
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MessageSujet: Re: chain, keep us together (raylan)   chain, keep us together (raylan) EmptyMer 1 Sep - 14:23 


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Renáta suffoque sur ses supplications ; mais, à l’aube d’une douleur qu’elle anticipe fébrilement, elle n’en a cure. Ses doigts gantés grattent la terre. Ses paupières fermées la protègent de ce qui vient ; de ce qui, inexorablement, se faufile d’entre les morts afin de l’entraîner dans la fosse. A l’approche du trépas, elle ne pense à rien, son esprit ayant écumé ses dernières peurs afin de lui offrir un repos salvateur, quelques secondes avant la grande évasion de l’âme – à rien d’autre vraiment, que cette réalisation soudaine, douloureuse sous le joug d’une peur irrationnelle, qu’elle a envie de vivre. Sous ses côtes, son cœur s’affole. Sous sa peau, loin dans sa carne, ses organes lui donnent l’impression de s’entremêler puis d’être aspirés par un siphon ; comme celui de l’évier de sa cuisine de fortune, et ça pourrait lui faire esquisser un sourire mutin, d’y songer, de visualiser la pagaille, l’étrangeté d’un corps qui tourbillonne avant de s’affaisser en un amas fumant de peau, de sang et d’os. Le sourire ne vient pas. Au contraire, l’idée est troublante et lui soulève l’estomac, tandis que ses lippes continuent à battre, à supplier, à se perdre en prières.

C’est alors que son prénom fait écho à ses mots susurrés. Aussitôt, ses lèvres s’immobilisent. Doucement, ses paupières se rouvrent, et son menton se soulève, toisant l’ombre qui la domine de ses yeux écarquillés. La terre qui macule son visage le rend méconnaissable, mais elle se rappelle son nom avant qu’il ne révèle son identité. Raylan ; si son corps est traversé par un soulagement qui la fera, plus tard, éclater de rire, la prudence se distille encore dans son silence obstiné. Elle ne le connait pas foncièrement bien, mais sa réputation tumultueuse le précède – alors, elle suppose que son opinion à son propos a déjà été bâtie sur les rumeurs qui l’ont étourdie, puis persuadée. Rennie soutient son regard, perçant à travers la poussière, et lui trouve un air candide ; sincère ; ce qui la fait se tendre davantage, déstabilisée par ce qu’elle sait de lui et ce qu’il lui renvoie dans l’immédiat.

Raylan lui assure qu’il ne va pas lui faire de mal, puis lui tend la main. Rennie hésite, avant de tendre le bras à son tour, ses phalanges gantées se raccrochant fermement à la paume qui lui est offerte. Elle se relève, époussette sa robe au niveau des genoux, avant de se redresser. Soudainement, l’idiotie de son comportement la fait frémir ; sous ses yeux, la scène se rejoue, et c’est avec envie qu’elle commence à toiser la fosse de laquelle Raylan s’est précédemment extirpé, souhaitant y plonger à son tour et s’y terrer jusqu’au petit matin. Enfin, elle parvient à réaligner les regards, peinant désormais à soutenir celui de son vis-à-vis, et déglutit. « I’m sorry for this. I thought you were– someone else, a monster craving my blood – mais ses révélations sont tues, it was hard for me to tell exactly, souligne-t-elle doucement. » Rennie enlève un gant, et le cale entre son coude et le creux de sa taille. Sa main gantée ouvre l’accroche de son sac, et sa main nue en retire un mouchoir blanc en tissu, sur lequel son nom est brodé. Elle avait lourdement insisté auprès de sa mère, lorsqu’elle avait neuf ans, pour broder ses mouchoirs seule, sans faire usage de magie. Un travail appliqué, qui l’avait rendue fière à l’époque, et auquel elle ne pense plus aujourd’hui. « For your face, souffle-t-elle, la gorge serrée, en tendant timidement le morceau de tissu coincé entre l’index et le majeur, it’s very old, but it’s clean. You can keep it, if you’d like. It might come in handy if we ever cross paths here again. » Pour la première fois, un petit sourire – bref et discret – anime ses lippes. Sous ses doigts, elle indique la broderie. « We can even change my name to yours. »


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Raylan Lazarov
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MessageSujet: Re: chain, keep us together (raylan)   chain, keep us together (raylan) EmptyJeu 16 Sep - 23:07 


chain, keep us together

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Il y a de la tendresse dans ses gestes, de la gentillesse, un je-ne-sais-quoi qui lui est étranger, une once de bonté un peu trop pure, qui lui gonfle le cœur et fait rougir ses joues tachées de poussière, si bien qu’il se réjouit secrètement de la pâle lueur du crépuscule. Raylan n’a jamais connu que la délicatesse et l’indulgence lors de l’encore improbable parenthèse de sa convalescence parisienne, celle chassée au fond de ses souvenirs parce qu’elle n’a résulté qu’en davantage de peine, moments brise-coeurs de son existence dont il n’a cure de se traîner les reminiscences. Les mouvements sont délicats, presque timides et lorsque les doigts mis à nus se frôlent, il sent ses genoux frémir.

Il ne comprend pas bien tout ce capharnaüm qui tonne en dedans, alors que son palpitant manque de rompre la cage d’ossements qui l’emprisonne. Il suffit d’un rien pour qu’elle l’attendrisse, et même la force d’Auroa n’y peut rien, qu’importe si elle se débat, là, en cet instant suspendu, oublié par le temps et le monde autour, Raylan se laisse séduire par un rien, par des détails. La courbe de ses sourcils, ce tremblement au coin de ses lèvres, là où son sourire se terre, caché à son regard avide de s’en abreuver. L’ombre encore vibrante de la crainte qui l’étouffait une minute plus tôt, celle qu’il déteste avoir provoquée en elle, mais qui accélère encore son souffle, la douce mélodie de son existence dans le parterre des mânes. Le myocarde résonne dans les tempes, si assourdissant qu’il en entend à peine ses quelques paroles. - No! Répond-t-il soudainement. Il toussote, mal à l’aise et déglutit difficilement, gêné, les opales givrées à la recherche de tout sauf de son regard. Il torture sa lèvre inférieure sous ses dents, y passe sa langue - elle parait terriblement lourde, chargée de mots dont il ne sait rien, d’excuses, de conversations banales. - I mean, don’t change it... It’s fine as it is. It’s perfect. Dans soixante ans, lorsqu’il sera un vieil homme et que certaines sensations seront devenues floues, que ses doigts craqueront sous l’effet de ses propres sorts, il se souviendra encore du parfum du mouchoir, de l’effluve sucrée et de la légèreté du tissu entre ses phalanges sales, comme s’il venait de l’avoir sous le nez. Un signe de tête timide. - Thank you. Il se souviendra de tout et particulièrement de cet instant, d’une banalité à pleurer mais qui marque le commencement de quelque chose, un quelque chose qui n’est encore rien, à peine un souffle entre eux deux, et qui deviendra l’une de ses mémoires les plus précieuses.

L’américain passe le linge sur son visage pour le défaire de la poussière, un travail maladroit mais qui lui rend un brin d’humanité dans l’obscurité grandissante. D’un geste il glisse le mouchoir dans la poche de son pantalon. - What if I walked you out of here ? Propose-t-il finalement en saisissant son manteau, ramenant enfin sur ses épaules glacées le lourd confort de laine et de coton. - Graveyards aren’t the kind of place you want linger in after dark, une oeillade entendue, un tantinet moqueuse, you never know who or what you might run into.

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